La Thaïlande avertit d'une crise frontalière avec le Cambodge qui "pourrait dégénérer en guerre".

Le conflit entre la Thaïlande et le Cambodge le long de leur frontière terrestre contestée s'est intensifié, les deux pays échangeant des tirs nourris et le dirigeant thaïlandais par intérim avertissant d'une guerre potentielle. Au moins 15 personnes ont été tuées, la plupart des civils, et plus de 100 000 personnes ont été évacuées de la zone de conflit. Ces affrontements marquent l'une des pires batailles transfrontalières depuis des décennies, chaque camp accusant l'autre d'avoir déclenché le conflit. Le différend trouve son origine dans des traités datant de l'époque coloniale et des pratiques cartographiques incohérentes, avec une escarmouche notable en 2011. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a attribué le conflit aux conséquences persistantes du colonialisme occidental. Les États-Unis ont déconseillé à leurs citoyens de voyager à moins de 50 km de la frontière, tandis que la Chine a exprimé son soutien au Cambodge. La Thaïlande a opté pour une solution bilatérale, mais le Cambodge a rejeté cette approche. Le conflit a également affecté les marchés, le baht thaïlandais ayant chuté de 0,3 % par rapport au dollar américain. L'alignement des grandes puissances, la Chine soutenant le Cambodge et les États-Unis la Thaïlande, suscite des inquiétudes quant à une possible escalade du conflit en guerre par procuration entre superpuissances mondiales. Si la Thaïlande invoquait ses liens de sécurité avec les États-Unis et que le Cambodge faisait de même avec la Chine, la situation pourrait rapidement devenir dangereuse.